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Libération

Chirac en Corrèze, c'est Chirac candidat. En visite vendredi dans son fief, le chef de l'Etat n'a pas changé de style.

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publié le 3 juin 1995 à 6h13

Egletons, envoyée spéciale Une tape amicale sur la joue un peu rouge d'un Corrézien, un «bonjour Marcel», un «bonjour Bernard»... La première sortie de Jacques Chirac président de la République sur ses terres corréziennes, hier, ressemblait aux innombrables déplacements de Jacques Chirac candidat.

Le nouveau chef d'Etat était venu assister à la remise des prix et au baptême de la dernière promotion de l'Ecole d'application des travaux publics, à Egletons. «Depuis 1966, je n'ai jamais manqué», a-t-il glissé à la presse qui ne l'avait jamais suivi jusque-là. Voici donc le rituel chiraquien de la pentecôte: François Mitterrand grimpait -et grimpe encore- la roche de Solutré, Jacques Chirac, lui, va remettre les premiers prix de tractopelles, et de conduite décapeuse à Egletons.

Changement d'homme, changement de style. Le président dit détester la «sacralisation». Pour l'heure, il s'y tient. Sitôt sorti de sa voiture, il ne résiste pas à une plongée dans la foule d'amirateurs qui l'attend. Et le voilà- réflexe pavlovien- qui serre mécaniquement les mains. Il ne peut, c'est vrai, jouer la morgue aux Corréziens qui lui donnent cependant du monsieur le Président.

Jacques Chirac n'entretient encore ni la pose ni la distance présidentielle. Lorsque son avion s'est posé à Brive-la-Gaillarde, il est attendu par des manifestants dont l'usine est menacée de fermeture. Le Président, plutôt que de leur envoyer un vague conseiller technique, les reçoit en personne dans un bureau de l'aérodrom