La période estivale est celle des grandes transhumances. SDF et routards n'échappent pas à ce rituel. Chaque année, ils mettent les bouts vers le sud. Avec une nette prédilection pour les destinations les plus fréquentées par les festivaliers et autres accros du bronzage. Bilan: des touristes agacés et des édiles soucieux de ne pas ternir l'image carte postale des municipalités du littoral.
L'hiver, la municipalité CDS de Perpignan «gère» la présence de 150 SDF. A l'approche de l'été, ce sont quelque 350 routards qui investissent le centre-ville. Face à ces «touristes» indésirables, les municipalités tentent de s'organiser. D'Avignon à Nice, les arrêtés municipaux, plus dissuasifs que véritablement répressifs, fleurissent. Cette année, et pour la troisième saison consécutive, la ville de Perpignan a donné le ton. Le 2 juin, au lendemain même de l'entrée en vigueur du texte interdisant vagabondage et mendicité dans les rues du centre, 37 sans-abri étaient alpagués par la police municipale. Ce coup de filet, premier d'une longue série, a coûté cher à trois marginaux en situation irrégulière aujourd'hui sous le coup de mesures de reconduite à la frontière. Les autres savent désormais que leur été s'égrènera au rythme d'injonctions en tous genres. Pas méchant mais lassant au point, peut-être, de quitter les lieux conformément aux attentes de la municipalité. «Depuis la réforme du code de procédure pénale en mars 1994, nous ne pouvions réprimer ni mendicité ni vagabondage. Et p