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Libération

Une stratégie marketing savamment étudiée. Pinto et Savino, déjà papas des Crados, ont commencé par une distribution gratuite de Pog.

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publié le 9 juin 1995 à 5h34

Un mois après son lancement en France, le 3 mai dernier, le nouveau jeu importé d'outre-Atlantique se vend comme un petit pain: 15 millions de jetons en l'espace de quatre semaines. Aux Etats-Unis, en quelques mois, 7 milliards de Pog auraient été achetés par des «kids» complètement accros. Pour expliquer ce succès foudroyant, les promoteurs du Pog parlent de convivialité retrouvée. «Ces dernières années, les mômes avaient de plus en plus de jeux solitaires. Avec les Pog, ils jouent ensemble, ils font des compétitions, des échanges», explique Alain Pinto, le père des Crados, qui a racheté toutes les licences de ce jeu pour la France. Mais comme derrière toute success-story, n'en déplaise à ses auteurs, il y a une belle stratégie marketing.

L'histoire débute à Hawaï dans les années 30 (lire ci-dessus). Mais il faut attendre 1993 pour qu'une institutrice locale fasse redécouvrir le jeu de son enfance à ses élèves. La chaîne de télévision CNN, de passage, en fait un reportage. Alan Rypinsky, homme d'affaires californien en chemise hawaïenne hiver comme été, regarde justement son petit écran ce jour-là. Emballé, il crée la World Pog Fédération (WPF). Et tient désormais de l'or entre ses mains: 65 millions de francs de chiffre d'affaires la première année, 750 millions l'année suivante grâce aux Pog lancés peu après en Angleterre, aux Philippines, en Australie et en Israël.

Alain Pinto et Alain Savino, les papas des Crados bien français, sont alertés par un simple coup de fil d'un