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Libération

Don d'organes: lutter contre le refus

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Une journée du don était organisée hier pour enrayer la pénurie.
publié le 15 juin 1995 à 6h12
(mis à jour le 15 juin 1995 à 6h12)

La première journée du don d'organes, organisée hier, aura-t-elle raison de la dramatique pénurie dont souffrent la France et tous les pays développés? La présence obsédante de l'inévitable Pr Cabrol, appelant sur les ondes et les écrans les Français à donner leurs organes, suffira-t-elle à changer les mentalités et à diminuer le nombre des refus, passé en moins de cinq ans de 15% à 30%? A l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, qui célébrait hier ses dix ans de greffes, le nombre des prélèvements a diminué de 50% en cinq ans. Les médecins en sont réduits à enregistrer ces chiffres tout en constatant que la mise en place d'une étroite coordination entre tous les professionnels, réanimateurs, infirmiers, préleveurs et transplanteurs est, pour le moment, le meilleur moyen de lutter contre ces refus. Refus qui, chaque année, aboutissent pour la France à la mort de plus de 500 personnes parmi les 5.000 malades en attente d'une greffe. Pour les greffeurs, la marge qui sépare le prélèvement de la transplantation est étroite, quelques heures tout au plus. La mort cérébrale, marquée par un ensemble de signes cliniques ­dont l'arrêt de la respiration spontanée­ et un électroencéphalogramme irréversiblement plat, déclenche dans le corps humain un véritable orage circulatoire, qui aboutit rapidement à une détérioration des organes et des tissus. Si une réanimation spécifique du malade en état de mort cérébrale n'est pas immédiatement mise en place, les organes, lésés, ne sont plus transplantab