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Libération
Interview

«On greffe 30% de nos malades inscrits sur les listes d'attente»

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Le Pr Benoît souhaite que les Français se décident de leur vivant.
publié le 15 juin 1995 à 6h12
(mis à jour le 15 juin 1995 à 6h12)

Chirurgien à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre et membre de l'Etablissement français des greffes, le Pr Gérard Benoît a confiance en l'avenir des transplantations. Mais il est convaincu que les pouvoirs publics doivent faire un effort d'information et de formation des Français.

Avez-vous des pistes pour lutter contre la désaffection pour le don d'organes?

Aujourd'hui, en France, on greffe moins et on prélève moins. Mais les hôpitaux qui comme le nôtre ont mis en place des groupes de coordination, tout en respectant la nécessaire séparation entre réanimateurs et préleveurs, résistent mieux. On greffe actuellement 30% de nos malades inscrits sur les listes d'attente. En ce qui concerne le don, un tiers des refus est exprimé du vivant des personnes et deux tiers viennent de la famille. Les chiffres sont encore plus sévères lorsqu'il s'agit d'enfants. L'Etablissement français des greffes, créé il y a six mois, vient de lancer des études sur le don d'organes: le recensement des dons et des refus, une optimisation de la transparence des greffes et des études psychologiques sur les motivations sont nos principaux axes de recherche. Comment expliquez-vous le nombre considérable des refus de dons?

Tous les pays occidentaux connaissent ce problème mais la France est particulièrement mal placée. L'Espagne, par exemple, se débrouille mieux que nous. Il nous semble que les refus tiennent surtout au fait que les familles des patients susceptibles d'être prélevés sont obligées de prendre leur déc