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Libération

Mordus de croquetCe sport très british renaît de ses cendres en Vendée.

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publié le 17 juin 1995 à 6h08

Fontenay-le-Comte,

envoyé spécial A Fontenay-le-Comte (Vendée), tous les soirs depuis le 10 juin, une poignée d'Anglo-Saxons vêtus de blanc applaudissent calmement l'arrivée des conducteurs de tondeuse. Hommage rendu aux responsables du gazon rasé de frais sur lequel ces messieurs poussent et carambolent sereinement des balles de couleur toute la journée, avec une concentration qui doit plus à la complexité du sport qu'à un flegme de légende. L'élite mondiale du croquet congratule ainsi les jardiniers français qui réalisent pour eux l'une des meilleures pelouses au monde. Pascal Tempereau, responsable de l'entretien et de la tonte des gazons, à peine sorti d'une formation de six mois de jardinier de golf, jubile de cette ovation.

Mais un sourire croise aussi la barbe d'Antoine Ravez, le jovial président de la Fédération France Croquet. Pari gagné: le petit poucet du croquet mondial démontre son savoir-faire aux géants de la discipline. Antoine Ravez, 42 ans, est éducateur spécialisé dans un centre pour handicapés mais surtout mordu du croquet depuis dix ans: «J'ai cinq enfants. Pour les amuser, j'ai organisé des parties de croquet sur la place du village, chez moi, au Poiré-sur-Velluire (Vendée). Tout le monde a accroché: enfants, parents et même les grands-parents, qui ont retrouvé des souvenirs de jeunesse. J'ai été artisan, j'ai voulu m'amuser à faire mes propres maillets. J'ai donc fouiné sur l'histoire du jeu. Et j'ai découvert que ce qui était un jeu de plage ou de jard