Les nouvelles technologies font apprendre la grammaire ou la
musique.
Saint-Martin-en-Bresse, envoyée spéciale De loin, il brille le petit collège bourguignon (180 élèves) de Saint-Martin-en-Bresse (1.500 habitants), riche de ses logiciels, ses visioconférences, sa connexion à l'Internet. De près, c'est un brin plus compliqué: machines récalcitrantes, profs hésitants, élèves mi-ravis mi-critiques. On loue «l'ouverture sur le monde» mais on se prend les pieds dans les fils. Jeudi matin, au centre de documentation, démarre une visioconférence via des ordinateurs, avec un professeur allemand et sa chienne. Elle s'appelle Nutella, lui Wolfgang. Ils habitent Stuttgart. Tous deux apparaissent sur l'écran, il la présente dans la langue de Goethe à huit élèves de 5e. Les enfants s'emparent avec crainte du téléphone pour répondre. Fou rire. Après l'effort, Damien commente: «L'idéal, ce serait d'être seul face à son correspondant.» Au coût de la connexion (quatre francs par minute), il faut se contenter d'une conversation collective. Monique Morel, la prof d'allemand, est satisfaite: «Ici, les enfants sont très centrés sur leur univers. Ce contact direct avec la langue étrangère la rend moins abstraite, il y a des gens qui la parlent, ils existent.» Les professeurs acquis aux nouvelles technologies éducatives sont encore minoritaires - environ un tiers des quatorze enseignants - mais font le bonheur de Bruno Lapetite, l'intendant, à l'origine du projet qui fonctionnera à plein l'an p