un anus en très gros plan serré, avec un surfer somnolent qui bronze
entre deux poils. En quadrichromie et en pleine page, dans le magazine américain de skaters Big Brother on ne peut pas l'éviter. L'image est une publicité d'une marque de skateboard. Savoureux. Blasés de la surconsommation et du gavage publicitaire, c'est une nouvelle arrogance perverse qui apparaît un peu partout sur différents supports de la «culture jeune», de la musique (Beastie Boys, Shampoo, etc.) à la presse (notamment skateboard, ou fanzineuse underground), en passant par les vêtements (le T-shirt, prétexte à tous les excès) et la publicité. Un cynisme ravageur, jusqu'au-boutiste et ennuyé. Quand tous les autres jouent sur le glamour, l'esthétique et la famille nucléaire, les nouvelles règles du jeu semblent être le gore, le non-politically correct, le sexe gras et le détournement à toute blinde des codes établis par le matraquage publicitaire. Les dérives pipi-caca reprennent du poil de la bête, et servent d'argument de vente, notamment pour des produits de board (skateboard, snowboard, funboard"). MTV me donne envie de fumer du crack: le titre de la chanson de Beck est assez représentatif de l'état d'esprit de la nouvelle vague de contre-culture, refusant la contre-culture déjà en place. Le mouvement n'est pas si confidentiel que cela puisque déjà quelques agences de publicité bien installées tentent de se mettre au (mauvais) goût du jour. La marque de barres chocolatées Nuts reprend même les tic