Lyon, correspondance
Il y eut une dernière photo. Magistrats et greffiers se sont groupés sur les marches de l'escalier monumental des «24 colonnes». C'est ainsi que l'on appelle à Lyon le palais de justice «historique» construit par Pierre-Louis Baltard en 1842. Quelques voix ont scandé: «Georges, un discours!» Georges Cathelin, président d'une chambre correctionnelle, a rappelé qu'il y a exactement six ans, ils avaient tous manifesté en robe, à l'appel de leur intersyndicale, pour poser symboliquement place Bellecour la première pierre d'un nouveau palais de justice réclamé depuis des années et en sommeil dans les tiroirs de la chancellerie. Quelques mois plus tard, le chantier démarrait. Le voilà terminé le palais de justice de la Part-Dieu, en service depuis quelques jours. Au moment de quitter leurs bureaux délabrés, les magistrats découvrent qu'ils restent attachés à leur vieux palais en forme de temple gréco-romain comme on n'en construit plus, aux allégories devenues familières comme ces statues de bronze symbolisant la force et la loi, ou ce bas-relief représentant des «méchants» se protégeant du bras contre le châtiment d'une justice imposante. «Le nouveau palais manque de solennité», regrette-t-on un peu. Conçu par les architectes Yves Lion et Alan Levitt «comme un outil permettant de gagner du temps», le nouveau bâtiment est équipé d'ascenseurs, de bureaux clairs et climatisés, d'un réseau informatique performant. L'architecture accompagne les rythmes contrastés