Le Mans, envoyé spécial
Arnaud, Didier, Rodolphe et Pascal étaient, malgré eux, lundi au Mans, les quatre cavaliers d'une apocalypse politico-judiciaire annoncée: celle qui, sont-ils persuadés, verra bientôt l'effondrement du système répressif contre les fumeurs de joints. Tous les quatre subissaient les foudres de la loi pour un pied de nez assurément subversif contre le régime actuel de prohibition des drogues douces hexagonales: une manifestation de rue organisée le 6 mai dernier au Mans appelant à la légalisation du cannabis, avec remise de pétition aux autorités sur l'air de «on fume des joints, on casse rien».
Trouble à l'ordre public et incitation à l'usage des stupéfiants pour les quatre meneurs déférés devant le tribunal. Tel fut l'hommage du procureur de la République du Mans rendu au préfet de la Sarthe qui avait interdit la manifestation des «cannabinophiles». Une première au pays de la rillette, alors que d'autres manifestations similaires ont eu lieu dans plusieurs villes de France sans donner lieu à des poursuites.
Membres du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ), militant pour la libre fumette, Didier, horticulteur de 22 ans, Arnaud, étudiant en géographie de 24 ans, Rodolphe, objecteur de conscience de 24 ans, et Pascal, chômeur de 31 ans, étaient en tête du «happening» qui, au cri de «libérez le cannabis!», fit un sit-in devant le commissariat du Mans avant de se rendre à la maison d'arrêt où les policiers chargèrent brutalement. Ils ont i