A priori, personne n'oserait porter un jean mauve orné de triangles
verts avec un pull assorti, à bandes roses et jaunes. Mais quand la même tenue est taillée dans un synthétique brillant, bouffant, avec des zips, elle fait fureur. Bien engagé dans les années 80 grâce à la vague «toutouyoutou» de Véronique et Davina, le port du survêtement hors contexte athlétique s'est étendu à toutes les couches de la population, de la crèche à la maison de retraite. Le Salon international du sport et des loisirs (Sisel) qui vient de s'achever a confirmé, s'il en était besoin, l'omniprésence de cette polyvalente tenue dans le vestiaire des Français.
Près de la moitié du textile de sport se vend en échoppe non spécialisée. Dans les hypermarchés, endroit où cette tenue se porte autant qu'elle s'achète, le survêtement se trouve dans les rayons habillement, et non dans un secteur spécifique, preuve qu'il est assimilé à un vêtement d'usage quotidien. Si autrefois les enfants portaient le training - et la basket - les jours d'éducation physique, ils s'habillent désormais comme s'ils avaient gym toute la semaine: aux antipodes de la «nouvelle élégance» propagandée par les magazines. A se demander si les garçons entre 5 et 18 ans connaissent un pantalon autre que le jogging. Les stylistes de Cosmos 1999, série anglaise de science fiction des années 70, avaient certes imaginé l'homme du futur arpentant son vaisseau spatial en survêtement-uniforme pré-muglérisant. Pour la base Alpha, c'est raté, mai