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SANTÉ. Didier Jayle, spécialiste du sida, explique le scepticisme des professionnels.La séroconversion tardive? «A confirmer»

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publié le 29 juin 1995 à 5h50

L'annonce, dans la revue scientifique The Lancet (Libération du 27

juin), d'une séroconversion survenue huit mois après une piqûre accidentelle suscite de vives critiques parmi les spécialistes, qui estiment que le lien entre la piqûre et la contamination n'est absolument pas démontré. Nombreux sont en effet ceux qui pensent que cette observation, qui émane d'une équipe de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, est «isolée, mal documentée, critiquable et en désaccord avec toutes les études menées jusqu'à aujourd'hui», comme l'indique le communiqué publié hier par l'association Arcat-sida. Mêmes réactions, non officielles, au ministère de la Santé et à la mission sida de la Direction des hôpitaux, où l'on reproche à la publication du Lancet (une simple lettre à l'éditeur) «le manque d'investigations» . Neuf contaminations par piqûre accidentelle ont été établies avec certitude à ce jour en France, et une trentaine d'autres, suspectes d'avoir été provoquées par une aiguille infectée, font l'objet d'investigations pour établir le lien entre contamination et piqûre. Pour Didier Jayle, spécialiste du sida et directeur du Crips (Centre d'information et de prévention du sida), l'observation du Lancet paraît suspecte. Pourquoi êtes vous réservé sur le cas publié par le Lancet?

En matière de piqûre accidentelle, la séroconversion (c'est-à-dire le moment où le test devient positif) est toujours très rapide. Elle survient trois semaines à un mois après la piqûre et se signale par un genre d