Menu
Libération

Des bleus chez les hommesCette semaine, les collections printemps-été 1996.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 juillet 1995 à 6h36

Les hommes achètent une chemise tous les quatre mois et demi et un

jean tous les ans et quatre mois. C'est bien les seuls achats vestimentaires qu'ils s'autorisent avec une telle fréquence. Ils attendent en effet vingt-cinq ans et sept mois avant de renouveler leur manteau ou imperméable, et onze ans et onze mois avant d'acheter un nouveau costume. Il est vrai qu'avec la parka, dont ils font l'investissement tous les quatre ans, le pantalon de ville et la veste-blazer qu'ils renouvellent, respectivement tous les cinq ans-dix mois et trois ans-dix mois, ils ont de quoi se couvrir (1). Il n'empêche, l'homme est infiniment moins sujet aux humeurs de la mode. Du coup, les défilés de prêt-à-porter masculin ­ qui, pour la saison printemps-été 1996, se déroulent cette semaine à Paris ­ sont loin de connaître l'affluence des féminins. 400 journalistes pour les premiers, 2.000 pour les seconds. Et une quantité de défilés très inférieure (35 contre une soixantaine). Le nombre de créateurs s'intéressant à l'anatomie masculine ne cesse cependant d'augmenter. De la quinzaine qui, autour de Daniel Hechter, défilèrent les premiers en 1980, on a dépassé la vingtaine cinq ans plus tard, avec l'arrivée sur les podiums de créateurs japonais comme Yohji Yamamoto ou Comme des Garçons, pour franchir le cap de la trentaine au début de la décennie 90, avec l'arrivée de Dirk Bikkembergs ou Dries Van Noten. Le mouvement se poursuit. Cette saison, la chambre syndicale, qui sélectionne et fixe heures