Les Triumph ont longtemps régné sur piste, au coin de la rue ou dans
les rêves des motards des années 50 et 60. Brillante en compétition, toujours sur tous les podiums, la marque britannique avait surtout remporté l'épreuve mythique de Daytona en 1966 et 1967, le Bol d'or en 1970 et 1971 et le Tourist Trophy de 1967 à 1975 dans la catégorie production, où elle s'illustra à plus de 100 km/h de moyenne avec des motos de série. Laissant rêveurs tous les amateurs. D'autant que les Triumph étaient les motos préférées de Steve Mac Queen et Clint Eastwood.
«A l'époque, se souvient Marco, de Brooklands Motors, les Triumph étaient parmi les plus belles, les plus solides et les plus rapides des anglaises. Avec des pistons haute-compression et des arbres à cames Racing, on pouvait très facilement en faire des boulets de canon.» Ce qui faisait le succès de ce bicylindre vertical au tempérament de feu. Aujourd'hui, en trouver une entièrement d'origine relève de la gageure. «Dès qu'on recevait une moto, les garde-boue en tôle et les pots d'échappement partaient illico à la poubelle pour être remplacés par des pièces plus légères et des pots plus bruyants. Les jolis capotages de phares chromés entièrement carénés, on les mettait à la benne pour monter des guidons "bracelet et des commandes reculées. Avec ça, la machine avait un air de compétition. Quand on pense aux motos qu'on a massacrées, aujourd'hui ça nous rend malade.»
A cette époque, piloter une moto se méritait, et tous les motards