La haute couture, en pleines présentations automne-hiver 1995-96, a trouvé, hors podium, un événement susceptible de la réveiller de son sommeil de mort: les adieux d'Hubert de Givenchy à la Couture, clos sur un dénouement passablement éventé, son remplacement, désormais officiel, par le créateur anglais John Galliano. Honneur au partant, c'est vêtu de sa légendaire blouse blanche et entouré des quarante ouvrières de son atelier qu'Hubert James Taffin de Givenchy, 68 ans, est venu saluer clientes en larmes et collègues en «standing ovation» hier matin, à l'issue de la présentation de son ultime collection Couture. En choisissant de prendre sa retraite, le couturier met un dernier point à une carrière entamée auprès de Jacques Fath juste après guerre.
A sa maison, il aura consacré quarante-trois ans d'une vie marquée par deux rencontres, celle de la fine Audrey Hepburn, cliente puis muse, et de Cristobal Balenciaga, ce «maître», auprès duquel il contractera un certain goût pour le vêtement architecturé. La maison Givenchy, rachetée en 1988 par LVMH, sera encore habitée quelque temps par la haute silhouette du couturier, sous contrat jusqu'en octobre. A cette date, il présentera sa dernière collection de prêt-à-porter. Après quoi il se consacrera «aux activités philosophiques et culturelles», en se vouant notamment à la restauration du potager du Roi à Versailles. Affirmant n'avoir pas été consulté par Bernard Arnault, le patron de Louis Vuitton Moët-Hennessy, sur le choix de s