La mise à l'index des crèmes solaires Bergasol, suspectées d'être
cancérigènes en raison de psoralènes dans la composition, ne fait pas l'unanimité. La commission de Bruxelles a voté le 28 avril une directive interdisant la vente en Europe de cosmétiques contenant un taux de psoralènes supérieur à 1 ppm par million. La France a voté contre cette directive, s'appuyant sur les conclusions du Conseil supérieur d'hygiène publique de France. qui estime que «les produits (") Bergasol sont acceptables dans leur formulation actuelle, du fait de l'association d'essences naturelles contenant des psoralènes à des filtres solaires et à des excipients adaptés». Quoi qu'il en soit, l'interdiction de vente interviendra le 1er juillet 1996, mais un délai d'un an est accordé au fabricant pour écouler ses stocks (juin 1997). Ces délais accordés au laboratoire Bergaderm correspondent aux délais légaux laissés aux Etats membres pour transposer la directive au plan national. Les consommateurs pourront continuer à se tartiner de Bergasol quelques mois encore. Alors, dangereux ou pas? Bruxelles précise qu'elle n'interdit pas un produit, mais une substance. «Si nous avions jugé les crèmes Bergasol extrêmement dangereuses, nous aurions eu recours à des procédures beaucoup plus radicales. Mais les conclusions du Comité scientifique de l'Union nous laissent penser que ces crèmes ne présentent pas de risques immédiats.» Chercheur à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale),