Menu
Libération

Combattre le cancer du sein dans la têteDeux centres américains aident les femmes par des conseils psy ou de beauté.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juillet 1995 à 6h18

C'est un petit ruban rose, le frère jumeau du ruban rouge de la

lutte contre le sida. Plus récent, moins connu, il est l'emblème du combat contre le cancer du sein. Va-t-il connaître le même succès? Aux Etats-Unis, où 150.000 femmes sont atteintes chaque année par un cancer du sein et où, contrairement à la France, les médecins n'hésitent pas à sacrifier le sein malade, le ruban rose est déjà le symbole des femmes qui ont décidé d'en finir avec la soumission sans condition au corps médical.

A première vue, le centre Evelyn Lauder, entièrement voué au traitement du cancer du sein, n'a rien de particulier. Dans une rue ombragée de Manhattan, à quelques blocs du très célèbre Memorial Sloan Kettering, un des plus grands centres anticancéreux du monde, le centre Evelyn Lauder occupe deux étages d'un immeuble anonyme et luxueux. Rien, dans le lieu n'évoque a priori le cancer ou même l'univers de la maladie. Seules, dans le jardin contigu, quelques femmes à la coiffure trop apprêtée ou au chapeau incongru évoquent les affres de la chimiothérapie. Rien à voir, cependant, avec ces malades aux crânes chauves qu'on croise inévitablement dans tous les hôpitaux où l'on traite des cancéreux. Incongrue aussi la boutique, semblable à ces magasins de halls d'hôtels. Bizarre, la vitrine où s'étalent dans un voisinage insolite un soutien-gorge, un ruban rose, du lubrifiant vaginal et quelques très jolis chapeaux ou turbans d'où s'échappent des mèches brunes ou des boucles blondes. Tout, dans c