Qui, voyageant seul, n'a pas connu les joies de la chambre exposée
plein nord avec vue bouchée par le pan de montagne qu'on touche du doigt en ouvrant la fenêtre? Le réduit du bord de mer, donnant directement sur les cuisines? La table de restaurant seule, casée nez au mur de préférence, histoire de tourner le dos à toute la salle. Le tout en ayant payé plus cher que le tarif «couple». «En deux ans, la surtaxe personne seule est passée de 50 à 90 F par jour en demi-pension, c'est une honte», explique une habituée des Côtes-d'Armor et du Grand Hôtel de Port-Blanc. «D'accord, je n'ai pas le cagibi et je comprends que pour l'hôtelier il y ait un manque à gagner, mais quand même.»
Aujourd'hui, le supplément «single» continue à grever le budget vacances du solitaire, de 200 à 2.500F et plus selon le type de séjour ou de circuit choisi. Un comble quand on sait qu'à l'heure actuelle un Français sur trois est célibataire (1) et que la proportion de personnes âgées voyageant seule augmente, chez les femmes en particulier, puisqu'elles vivent plus longtemps que les hommes. Autre aberration, dans une France championne d'Europe de la dénuptialité (1), le sort réservé aux familles monoparentales. Hors périodes creuses, où le voyagiste baisse ses prix pour «remplir» ses séjours, un homme ou une femme voyageant seul avec un enfant paie comme s'ils étaient deux adultes. Alors qu'un couple aura droit à une réduction pour l'enfant. Une injustice flagrante puisque selon l'Insee, en 1992, le nom