Au début du mois, le Palace, à Paris, était fermé par décision
administrative pour trafic présumé d'ecstasy. Dimanche matin, plus de 70 gendarmes de l'Essonne sont intervenus à Champcueil pour disperser une rave non autorisée, dans les bois. De plus en plus de soirées de ce type sont interdites, tant à Paris qu'en province. L'ecstasy est manifestement dans la ligne de mire des pouvoirs publics. Or, portée par le développement des raves, vendue dans certaines boîtes, cette «pilule de l'amour», comme on l'a appelée à ses débuts, est défendue par ses adeptes pour son côté «sociabilisant». Avec l'ecstasy, on se sent bien avec les autres. Non sans risque pour la santé.
«Les consommateurs d'ecstasy se divisent principalement en deux groupes, explique Fred, dealer depuis maintenant quatre ans. D'une part les raveurs (entre 17 et 25 ans et peu argentés) et d'autre part ceux qui fréquentent les boîtes de nuit branchées, plus âgés, entre 25 et 35 ans, et plus riches. Ces modes de consommation sont très différents. En rave, on prend beaucoup moins d'alcool qu'en discothèque, on reste plus proche de l'effet du produit.» Mais ces endroits ne sont pas les seuls lieux de consommation de l'ecstasy. Beaucoup d'amateurs prennent des ecstasy (que l'on appelle aussi X, XTC, pilule d'amour, Adam ou E) entre amis dans le cadre de soirées privées, notamment en province où l'interdiction des raves engendre de nouveaux circuits de distribution et des soirées alternatives. Certains en prennent pour fai