Menu
Libération

MOTO. Malgré de nouvelles normes, les infrastructures routières oublient les deux-roues. Sur les pavés, des pièges à motards.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 juillet 1995 à 6h40

A l'heure de ce qu'il est convenu d'appeler le chassé-croisé

juillettistes-aoûtiens, il est bon de rappeler que tout le monde ne part pas en voiture. Et les routes sont jonchées de pièges à motards. D'ail-leurs, un bon motard est un vieux motard qui ne se laisse plus surprendre: plus du tiers des accidents graves concerne les 20-24 ans et un accidenté sur cinq possède son permis depuis moins d'un an. Constamment en équilibre, doué d'une capacité d'analyse et d'anticipation bien supérieure à celle d'un automobiliste, le motard doit surtout faire preuve d'une vigilance de tous les instants pour traquer les moindres faits et gestes de ses congénères tout en déjouant les guets-apens du bitume. Car bien des infrastructures routières principalement conçues pour améliorer la sécurité des automobilistes et des piétons, nettement majoritaires, se révèlent encore aujourd'hui de véritables traquenards pour les motards. Bien sûr, de nettes améliorations ont été apportées ces dernières années, comme l'adoption de normes pour les ralentisseurs, les rails et les peintures au sol, la suppression des plots rétroréfléchissants et des rainurages longitudinaux sur les autoroutes, l'emploi plus généralisé de murets en béton moins dangereux que les simples rails de sécurité, et, dans certains virages réputés périlleux, l'adoption de rails pleins pour éviter que les piquets de maintien des glissières se transforment en guillotine quand le motard a le malheur d'en croiser un au cours de sa chute.