Special K. C'est la marque de céréales favorite de millions
d'enfants, mais aussi la drogue que les médias américains ont surnommée «l'héroïne psychédélique». La kétamine arrive six ans après l'apparition massive de l'ecstasy, la drogue qui a probablement le plus marqué la culture d'une génération depuis le LSD. Prédominante dans les clubs de Manhattan à New York, sporadique aux Pays-Bas et en Angleterre, elle reste encore embryonnaire à Paris.
La kétamine est une molécule connue des vétérinaires comme anesthésiant puissant pour animaux. Développée dans les années 60 sous la marque Ketalar par le géant pharmaceutique Parke-Davis, la vitamine K était alors uniquement connue des hippies privilégiés. Sur l'homme, c'est un anti-douleur efficace, qui ne procure pas d'accoutumance, mais possède des effets hallucinogènes rapides. Il est encore utilisé aujourd'hui en chirurgie, mais accompagné de Valium pour ne pas laisser au patient la mémoire de visions traumatisantes.
Présent dans les clubs new-yorkais depuis maintenant plusieurs années, le Special K (prononcez «spécial kay») est devenu réellement massif depuis quelques mois et d'autant plus remarqué que son cérémonial de prise est très voyant et codé. La réputation du produit ne cesse de croître, proportionnellement à la désaffection pour une ecstasy plus rare et de moindre qualité. Ce sont clairement les «club kids» de 18-25 ans, ceux qui ont déjà une pleine expérience des drogues récréatives disponibles sur le marché (amphétamine