«Dans l’ensemble, cela se passe bien. Les gens sont plutôt sympa avec nous. Les seules réactions hostiles jusqu’à présent sont venues de deux passants. Le premier nous a accusées de voler l’emploi d’un homme. Le second a jeté un papier par terre en nous lançant: Ramasse.» Depuis le début de l’été des jeunes femmes sont employées par le service propreté de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) pour le nettoyage de la ville, tâche dont les femmes étaient exclues depuis la fin de la Première Guerre mondiale. «Jusqu’en 1918, ce service qui regroupe le nettoiement, les ordures et les toilettes publiques était composé à 60% de femmes et 40% d’hommes. Les femmes en ont été chassées par la mécanisation du ramassage des poubelles et par l’augmentation du volume des ordures, qui demandait plus de muscle pour les manipuler», raconte Catherine Hallbwachs, chef du service propreté de la CUS. «Les femmes n’ont fait qu’un bref retour dans ce domaine pendant la Seconde Guerre mondiale pour remplacer les hommes mobilisés.»
Depuis, le nettoyage et l'enlèvement des ordures sont un bastion masculin. Sur 800 employés on ne compte que 60 femmes, toutes dans les services administratifs ou préposées aux toilettes publiques. La nomination d'une femme, à partir de 1991, à la tête du service a été une première brèche. «Cela ne s'est pas fait tout seul. Le service en a été ébranlé. On en a entendu parler du bas en haut de la maison», se souvient Claude Kuntz, conseiller municipal en charge de ce sec