Biarritz, envoyée spéciale
«Tout ça, c'est la faute de Pamela Anderson», se désole Mickaël. Ce Biarrot de 22 ans, qui pratique le surf depuis son plus jeune âge, contemple, planche sous le bras, depuis le sable de la grande plage, les nuées de touristes équipés de bodyboard, qui claudiquent, palmes aux pieds, jusqu'à la mer. Surfers contre «rampants», c'est l'un des matchs qui se jouent cet été à Biarritz. Si les possesseurs de «biscotte», ce petit pain de mousse qui permet à quasiment n'importe qui de se donner le frisson de la glisse, sont l'objet du plus grand mépris des surfers (qui eux, se lèvent sur leur planche) l'ambiance n'est guère plus amicale à l'intérieur même de la «tribu» du surf, laquelle ressemble de moins en moins à un clip des Beach Boys. Passablement excédés à l'idée d'être récupérés par la mode le simple mot de surfwear leur donne de l'urticaire les surfers locaux développent une bonne dose d'allergie à tout ce qui n'est pas immatriculé Pyrénées-Atlantiques. «Ne me traitez jamais de surfer, je le prendrais comme une insulte», prévient Jo Moraïz, 75 ans, pionnier de la glisse qui a ouvert il y a trente ans le premier surf shop de France. «Je suis sportif, basque, et je m'intéresse au surf comme à la pelote ou aux chansons de ma région», rectifie-t-il. Professeur de surf chaque jour où «les conditions de vagues sont bonnes», il explique les fréquentes altercations sur l'océan par une simple question d'espace vital: il n'y a pas assez de vagues pour tou