Menu
Libération

CARTE POSTALE. Chaque jour, un lieu de vacances, ses tribus, ses codes, ses rites. Aujourd'hui, les night-clubbers des Baléares. Oiseaux de nuit sous le soleil d'Ibiza Le seul but du voyage est de danser à toute heure dans les méga boîtes house.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 août 1995 à 7h23

Le seul but du voyage est de danser à toute heure dans les méga

boîtes house. «On a mangé des sardines presque toute la semaine, on avait un squatt sympa, mais c'est vrai qu'à quinze dans un duplex, c'était un peu tendu vers la fin», raconte Gwenola, jeune Parisienne dans l'avion de retour vers Paris, épuisée mais impeccable dans sa sobre panoplie clubwear. «Les tarifs des clubs sont fous. Heureusement, on récupère de temps en temps des invitations dans les bars branchés comme le Dôme», se rassure Gwenola. Les soirées les plus réputées du Pacha, boîte hollywoodienne tarabiscotée de renommée internationale, peuvent atteindre les faramineux 10.000 pesetas (400 francs) et une fête classique de semaine au Privilège coûte 200 francs. Du coup, les jeunes irréductibles de la nuit se serrent la ceinture.

Ibiza est le Lourdes des clubbers de l'Europe entière. Depuis les années 70, l'île espagnole s'est fait une spécialité de la boîte de nuit à échelle industrielle. La mairie a même mis sur pied un service «Discobus», navette régulière (toutes les quinze minutes) qui dessert toutes les boîtes de l'île des Baléares. Ibiza est entrée dans la légende avec l'été 1988, connu depuis comme le «Summer of Love» (été de l'amour). Les Anglais, avec parmi eux nombres de hooligans jusque-là peu fréquentables, qui passaient leurs vacances à San Antonio, affreux village-blockhaus du nord de l'île, découvrent cet été-là les effets de l'ecstasy et de la house. Dès la rentrée suivante, l'Angleterre rug