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Libération

Who's next lance la rue à la mode acide. Le troisième salon du streetwear confirme le succès d'un style très copié.

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publié le 4 septembre 1995 à 8h38

Exit le chapiteau de cirque des précédentes éditions et le

monumental bordel sonore des innombrables sonos des stands. Pour la troisième fois, se tient à Paris le salon WSN, vitrine internationale des tendances de streetwear pour l'été 1996. D'initiative française, le salon WSN, WSN étant les initiales de Who's Next, nom originel, soit «quoi de neuf» dans un très mauvais anglais, est le rendez-vous des diverses versions de truc-wear (clubwear, skatewear, bmxwear, surfwear, snowwear, workwear, technowear, pouffiassewear") en pleine expansion. Ici la vie est simple comme un clip de Jamiroquai, mais codée comme un éclairage de rave. Début juin au salon londonien de la mode de la rue, «Interseason», les spécialistes prédisaient que le jean devrait se battre deux ans pour garder sa place de leader chez les 15-25 ans.

Devant deux acheteuses italiennes sorties du salon du prêt-à-porter féminin tout proche et ahuries par ces accoutrements iconoclastes, un mannequin ultrafardé à la tenue de cosmonaute hindou s'amuse: «Ah, les grands-mères elles hallucinent! Aaaaah! Où sommes-nous?!!!» Bienvenue dans un monde où MTV est la norme, où un garçon hétéro peut être sexy avec les ongles peints en bleu, où arborer un plastron en plastique avec des bandes fluo de signalisation routière est synonyme d'élégance.

«Les jeunes s'habillent maintenant en fonction de leur passion»: tel est le slogan de WSN. Des codes précis et tacites régissent tous les genres, parfois différenciables grâce à des détails