Nantes, correspondance

Têtue, l'huître s'est toujours fermée à toute tentative d'effraction en douceur. Traditionnellement, il faut la forcer au couteau pour la débarrasser de son couvercle. Un ingénieur rennais, Yves Renaut, vient de mettre au point un système qui pourrait bien révolutionner la corvée d'ouverture des creuses et des plates chez soi. Opération qui se termine bien souvent par une giclée d'hémoglobine cernée de jurons.

L'idée est toute simple: puisqu'une huître ressemble à un système musclé de boîte fermée de l'intérieur, il faut couper court au vérin naturel que constitue ce muscle, capable de résister à une pression de trois kilos. Un petit fil fera l'affaire: il est introduit dans chaque huître avant expédition par l'ostréiculteur, pour encercler le cylindre du muscle. En fin d'affinage, elle aura trempé dans une solution d'eau saturée de sel avant d'être baguée. Yves Renaut, ingénieur en électromécanique au chômage, a imaginé ce procédé qui permet, en tirant simplement sur cette chevillette, de sectionner à coup sûr la fermeture naturelle de l'huître. Read, une société de Challans, en Vendée, réalise l'ensemble, un fil inoxydable relié à une languette circulaire en plastique, sur laquelle l'ostréiculteur peut apposer sa griffe, déterminant la provenance de son cru d'huître. Au verso de cette étiquette, vendue 30 centimes aux producteurs, une publicité peut faire baisser son coût. Déjà les grandes enseignes de la grande distribution européenne prévoient de