La journée internationale de l'alphabétisation, célébrée après-demain 8 septembre, relance la polémique sur l'illettrisme en France. A commencer par les querelles suscitées par toute tentative de chiffrage de la population illettrée. Janvier 1984, un rapport remis à Pierre Mauroy, alors premier ministre, aboutit à la reconnaissance officielle de l'illettrisme en France. Janvier 1992, sur la base des performances en lecture des appelés du contingent, le Groupe permanent de luttre contre l'illettrisme (GPLI) évalue à plus de 8% le pourcentage de jeunes incapables de déchiffrer une phrase simple, tandis qu'ils seraient presque 20% à «être mis en difficulté par la lecture d'un texte de soixante-dix mots en français courant, à la vitesse de la parole».
En juin 1995, l'Insee révèle de son côté que 2,3 millions d'adultes, résidant sur le territoire national, éprouvent des difficultés à parler, lire, écrire ou maîtriser le français dans la vie courante. Selon cette même étude, un peu plus de sept cent mille adultes de moins de 65 ans, français, et normalement scolarisés, affichent des troubles de lecture ou d'écriture. Souvent contestés, parce que fondés sur de simples déclarations, ces chiffres ne renvoient donc qu'une photographie brouillée de la carte des illettrés en France. «On laisse même entendre que 78% des allocataires du RMi seraient illettrés. Or, c'est absolument faux. Tout se déroule comme s'il fallait à tout prix verser dans l'alarmisme pour se saisir efficacement de