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Libération

Toute la couture court après Courrèges. En rééditant quelques modèles, le couturier a remis son style à la mode.

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publié le 18 septembre 1995 à 8h12

D'ici à la mi-octobre, les mannequins-vedettes vont reprendre, telles des écolières disciplinées, le chemin des podiums. Ce sera le grand rush des collections de prêt-à-porter printemps 96 et les reportages azimutés sur le travail des couturiers, les émois des créateurs vont faire florès. Mais au juste, dans quelle mesure peut-on encore parler de création en matière de mode? D'un saut prompt et leste, avec la légèreté d'un doigt dans un gant, les soi-disant créateurs sont passés de l'imprégnation à l'inspiration, de «à la manière de» à «la manière deux», tant il est vrai que le pompage texto de modèles ayant déjà connus leur heure de gloire est devenu une constante du monde de la couture, voire de la haute couture. Tant et si bien qu'aux questions anxiogènes telles que «la mode naît-elle dans la rue?», «les années 70 vont-elles supplanter les années 30?», «la mini-jupe Stretch spécial rave provoquera-t-elle l'extase dans les salons?», bon nombre de professionnels ont trouvé une réponse simplissime: l'inspiration se trouve par-dessus l'épaule du voisin, autrement dit du concurrent.

Depuis la saison dernière, ce phénomène frappe notoirement la maison Courrèges. En 1994, après dix ans de mise à l'écart volontaire, le couple Courrèges rachète son entreprise à ses actionnaires japonais en vue d'un plus grand contrôle de l'image de marque. A l'automne 1994, la maison ressort quelques modèles historiques qui ont marqué la fin des années 60. L'idée étant de vérifier la modernité de c