Un peu de Singapour, un poil de Pékin et une pincée de Johannesburg, c'est la composition de la cuvée 95 du vaccin antigrippe. Le Groupe d'étude sur la grippe et la Caisse d'assurance maladie, qui lancent aujourd'hui la campagne d'hiver de vaccination, espèrent que cette mouture aura plus de succès que la précédente. L'année 1994 n'a pas été en effet un grand cru en matière de vaccination antigrippale: 20% seulement des Français se sont fait vacciner et, parmi eux, 66% des personnes âgées de 70 à 74 ans, 74% des 75 à 79 ans et 78% des plus de 80 ans.
Si deux tiers des Français de plus de 70 ans se disent convaincus de l'intérêt de la vaccination, 65% d'entre eux seulement ont utilisé la prise en charge qui leur permet de se faire vacciner gratuitement. Ce taux, très légèrement inférieur aux chiffres de 1993, traduit une certaine démobilisation dans la population la plus exposée aux complications d'une maladie moins bénigne qu'on ne l'imagine. Pourtant, le sondage réalisé par la Cnam indique que les Français sont conscients des risques de complications. Selon la Caisse d'assurance maladie, cette désaffection s'explique par l'absence de véritables épidémies de grippe depuis plusieurs hivers. L'hiver 1994-95 a été caractérisé par une épidémie tardive et moins importante que l'année précédente. Bien sûr, de nombreux virus ont circulé en France, et notamment le virus syncitial, qui donne des symptômes très voisins de la grippe mais pas la «vraie grippe». Les véritables foyers de