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Libération

Douze bidons de souvenirs pour l'archéologue du futur. Enterrés à Strasbourg, ils seront ouverts en... 3790.

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publié le 25 septembre 1995 à 8h01

Strasbourg, correspondance

«Bonjour, je m'appelle Claire et j'ai 14 ans. Je suis une de vos ancêtres et vous trouverez peut-être ma photo...» Ainsi débute la lettre que Claire adresse à ceux qui devraient trouver cette missive... le 23 septembre 3790.

Samedi, en grande pompe, au pied de la cathédrale, plusieurs centaines de Strasbourgeois ont scellé «le caveau du futur», un bunker de béton renfermant le témoignage de la civilisation de la fin du XXe siècle, ainsi que plusieurs milliers de messages rédigés par la population. Le tout à destination des archéologues du quatrième millénaire.

Au fond du cratère, des ouvriers entassent un à un douze fûts hermétiquement clos dans un caveau de béton de quatre mètres de côté. Une pleine benne de sable, dix-sept mètres cubes de béton et le caveau disparaît sous une chape d'un mètre d'épaisseur. D'ici deux jours, le parking de la place du château retrouvera son aspect habituel. Seule, une plaque indiquera: «Ville de Strasbourg, 23 septembre 1995. Ici est conservé pour le futur une partie de notre mémoire, à n'ouvrir que le 23 septembre de l'an 3790 après Jésus-Christ.» Elle portera témoignage de cette opération imaginée par Raymond Waydelich, un artiste de 58 ans, et menée avec le concours de la ville de Strasbourg et des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), le quotidien local.

«Quand je vois ce que l'on peut déduire et écrire à partir de trois tessons de poterie antique ou d'une seule dent préhistorique trouvée au fond d'un trou, je me dis