Strasbourg, correspondance
La montée en puissance du tourisme naturiste commercial est à l'origine d'un malaise grandissant au sein de la Fédération française de naturisme (FFN). Regroupement le plus important d'Europe avec 78.000 licenciés, elle a tenu son 39e congrès ce week-end à Ostwald dans la banlieue de Strasbourg. Or, le naturisme, c'est d'un côté le pôle associatif, 176 clubs et associations, exploitant 110 terrains. Chiffre d'affaires: 10 millions de francs. Et de l'autre, la puissance grandissante du secteur «touristique», 78 villages, centres de vacances ou terrains de camping réalisant 660 millions de francs de chiffre d'affaires.
«Naturiste à l'origine, moi? Pas du tout. Je suis un technicien des villes à qui les investisseurs ont fait appel», reconnaît Jacques Fort, directeur d'Euronat, le plus grand village naturiste d'Europe, 535 hectares implantés à Grayan en Gironde: 24 commerces, 20 kilomètres de route, 8.000 lits (bientôt 10.000) et surtout 500.000 nuitées par an. «Mais naturiste, je le suis devenu, rectifie Jacques Fort. On ne peut pas gérer un équipement naturiste sans l'être ou le devenir soi-même.»
Ces histoires de chiffre d'affaires font grincer les dents d'une partie des licenciés de la FFN. «On ne peut pas dire que la FFN soit un simple franchiseur qui apporte son label à des équipements en contrepartie de royalties. Disons plutôt que la Fédération est une coopérative puisque les exploitants des installations y siègent à côté des associatifs», expli