Menu
Libération
Reportage

L'arbre qui cache les élagueurs. Colloque et championnat du monde ce week-end à Versailles.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 octobre 1995 à 9h17

«On participe à ce type de championnat pour sensibiliser les gens à

notre profession. On veut montrer qu'on n'est pas que de simples coupeurs de branches qui font les singes en haut des arbres.» Pour Yvan, grimpeur-élagueur de Marseille, la trentaine svelte et musclée, le cheveu long vibrant d'une effervescence nerveuse, version aérienne du bûcheron, le deuxième championnat d'Europe des grimpeurs-élagueurs, qui s'est tenu samedi dans une clairière paisible du hameau de la Reine, au château de Versailles, est avant tout une manifestation conviviale. Sur le mode de la joute plus que de la compétition, c'est un moment de rencontre privilégié entre amoureux des arbres, techniciens de l'arboriculture et chercheurs scientifiques autour d'une science récente: les «accrobranchés», comme ils aiment à se baptiser. Yvan a raison. Les grimpeurs-élagueurs ne sont pas les substituts de quelques pithécanthropes surexcités. S'ils grimpent, se harnachent, transpirent, se hissent avec force élégance jusqu'au sommet, c'est avant tout parce que la nouvelle génération de grimpeurs-élagueurs a le feu sacré. «Si nous n'étions pas motivés par une passion incoercible, nous n'arriverions pas à nous lever le matin pour aller travailler», avoue Yvan, qui met en avant la dangerosité de l'activité. La technique de grimpe est certes bien maîtrisée, mais pourtant les accidents dus à la tronçonneuse ne sont pas rares.» Pour les quelque 3.000 visiteurs littéralement bluffés par l'agilité d'écureuil de ces je