Saint-Tropez, envoyée spéciale.
Le deuxième Congrès international toxicomanie, hépatites et sida (1) s'est achevé dimanche sur un consensus en faveur des traitements de substitution à l'héroïne méthadone, Subutex et sur une interrogation. Comment aller plus loin? Comment atteindre toujours plus de toxicomanes, comment les traiter? Bref, les spécialistes qui ont longtemps milité pour les traitements de substitution et la réduction des risques de la toxicomanie sont maintenant à la recherche d'un second souffle. Il est particulièrement frappant à cet égard de voir les pionniers de la méthadone, forts de leur expérience de trente ans et parfois plus des traitements de substitution, se prononcer pour une modification des lois sur la toxicomanie et demander l'ouverture d'un débat sur ce thème. Une opinion que partage bien sûr le juriste Francis Caballero, apôtre de la légalisation de certaines drogues. Le psychiatre belge Marc Reisinger, spécialiste du traitement des héroïnomanes, lui répond et explique pourquoi il juge utopiques les théories abolitionnistes. Interview croisée.
Tous les spécialistes semblent s'accorder sur la réduction des risques et sur le succès des traitements de substitution. L'enjeu suivant est-il celui de la légalisation des stupéfiants?
Francis Caballero. On peut voir la politique de réduction des risques sous deux angles différents. D'un côté, elle a pour but de limiter les risques de sida, d'overdose et de délinquance. En ce sens, elle conforte le syst