La France serait-elle décidée à prendre la douleur à bras le corps?
On pouvait au moins l'espérer en entendant Elisabeth Hubert, ministre de la Santé publique et de la Sécurité sociale, annoncer hier une série de mesures pour améliorer la prise en charge de la douleur, qui reste une des énormes lacunes de notre système de soins.
On a d'abord entendu, à propos de la douleur, des mots sensés comme «éléments essentiels de la qualité des soins», «placer le malade au centre de la relation thérapeutique», «souci humaniste». Elisabeth Hubert a ensuite dénoncé les conceptions erronées et les préjugés des professionnels de santé face à la douleur. Elle a notamment souligné les carences en matière de traitement de la douleur des enfants. Puis elle a rappelé que la France, champion toute catégorie des psychotropes et des «petits antalgiques», était totalement attardée en matière de prescription des antidouleurs majeurs et, en particulier de la morphine. Le ministre a aussi rappelé que le nouveau code de déontologie fait obligation aux médecins de soulager les souffrances, d'assister moralement et d'éviter toute obstination déraisonnable dans les examens et les traitements de leurs patients.
Le plan d'Elisabeth Hubert comporte trois axes ayant pour but de sensibiliser les professionnels de santé à ce problème, de susciter de nouvelles structures de traitement à l'intérieur des établissements de santé et d'évaluer les structures existantes. En pratique, l'«enseignement de la douleur» sera