Les Drag Queens sont mortes, vive les Drag Kings. Des lesbiennes qui s'habillent en homme et se comportent comme des gays. Qui le deviennent même, à coup d'hormones et d'opérations chirurgicales comme les «hermaphrodykes» (gouines hermaphrodites) de la communauté américaine Female-to-male. Un phénomène esthétique mais aussi politisé et militant qui arrive en France. Nés en Amérique au début des années 90, les Drag Kings ont débarqué en force cette année en Europe via Londres, où ces femmes qui se comportent en homme ont eu les honneurs de la presse homo puis généraliste. Dans le sillage du premier concours de Drag Kings organisé par le Festival du Film gay et lesbien, en mars, à Londres, le club Naïve à Leicester Square, en plein coeur de la ville, organisait dès juin des soirées hebdomadaires pour les Transgenders londoniens, filles habillées en homme et hommes en femme. Les premières sessions ne regroupaient qu'une dizaine de Drag Kings. Aujourd'hui, elles sont une centaine à se rendre chaque semaine à ces fêtes organisées par «un groupe de disco-sodomites qui pensent que les femmes ont aussi le droit d'être Camp (kitsch et théâtral)» et qui offrent un mixte «dolly disco, drag and future fetish» (poupées-disco-travesti). Melting pot comme seuls les Anglo-saxons savent en cuisiner, ces soirées accueillent tout autant Drag Kings, Drag Queens, mais aussi non déguisés ou voyeurs. Le succès aidant, les soirées transgender du Naïve se sont déplacées en août chez Madame Jo Jo's e
Drag Kings, le féminin fait mâle.
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par Erik Rémès
publié le 9 octobre 1995 à 9h29
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