Contrairement à ce que peut laisser accroire un certain culte
médiatique pour le coup d'éclat brouillon (cf. Galliano), l'excentricité (même anglaise) s'accommode fort bien d'une haute dose de culture et de savoir-faire qui ne s'avèrent jamais valeurs négligeables en matière de mode. Au Grand-Hôtel, à Paris, lundi dernier, l'ex-grande prêtresse de Chelsea, Vivienne Westwood a administré une leçon de recherche vestimentaire. Celle qui dérouta son monde, la saison passée, par l'omniprésence de ses faux-culs (cette saison subtilement repris par un Yamamoto très à l'affût) a de nouveau ébaubi les invités avec son sens de l'histoire et surtout son Histoire pleine de sens. Avec ses opulents satins aussi majestueux que les tentures d'un château, à la tombée aussi noble qu'une tapisserie (sublimes ensembles en toile de Jouy!), elle ne raconte pas une histoire, mais l'histoire de la femme en quête d'une plus grande liberté grâce au pouvoir de la mode. Citant, sans pédanterie, La Rochefoucauld pour qui «les femmes ne connaissent pas toute leur coquetterie», Westwood est allégrement passée de la Cocotte à la coquette. Dans un pêle-mêle congruent où se télescopent le libertinage des Liaisons dangereuses, les chemisiers à dos amples façon Watteau, ainsi que la Stature de la liberté (sic!), elle affine une authentique approche historiciste de la mode. «Je m'inspire de la peinture pour affirmer mon goût de l'histoire. Or, l'histoire me permet de remettre en cause un des dogmes de l'orthodox