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Libération

Collections prêt-à-porter printemps-été 1996. Seyant transparent d'Adeline André.

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publié le 21 octobre 1995 à 9h03

La nouvelle collection de prêt-à-porter été 1996 d'Adeline André,

styliste parisienne d'une cinquantaine d'années, est à l'image de son instigatrice. Délicate, pudique, depuis plus de vingt-cinq ans, cette ancienne de chez Dior crée une mode en demi-teinte, sotto voce. Mais comme celle qui a inventé le système à trois ou quatre emmanchures fermé par le bras (modèle déposé) a le goût du paradoxe et du contraste, elle s'évertue à révéler pour mieux dissimuler. Rien n'est plus étranger à Adeline André que la référence galvaudée au sexy ou à la plongée dans les archives en vue d'ornements plus ou moins fleur bleue. Ainsi pour ce chemisier transparent et luminescent, elle fait de nouveau oeuvre novatrice en l'associant à une espèce de T-shirt en plongé (sorte de taffetas de soie), coupé dans le biais pour respecter la forme du corps tout en respectant la liberté de mouvement. Au même titre que la transparence destinée à cacher, la technique du biais est fondamentale chez Adeline André, qui l'a poussée à son point extrême de raffinement. Au lieu de couper un carré de tissu dans le sens de son droit fil, on le travaille comme si c'était un losange. De là naît une fluidité, un effet d'ondulations seyantes sans commune mesure avec l'élasticité gainante du Stretch. Illusionniste, Adeline André possède sa définition de la séduction, un appel d'air dans le déballage charnel ambiant: «La séduction, c'est forcément une part de mystère, quelque chose qui intrigue. Comme ce pantalon tourné