«Dans le couloir: diffusion d'odeurs différentes selon l'heure;
bruit de vagues, chant d'oiseaux. En insérant sa carte à puce dans la serrure électronique, le chauffage, les lumières et la musique s'allument dans la chambre. Les revêtements muraux, thermo-changeants, affichent des couleurs en osmose avec l'utilisateur. Le matelas gel s'adapte exactement à la morphologie du client. Dans la salle de bains, le niveau de la radio coïncide avec la force de pression de la douche. Les lampes murales en matière molle glissent sur le mur telles des anémones de mer, etc.» La chambre de l'an 2020, telle que la décrit le cabinet de style Nelly Rodi pour le salon Equip'hôtel (1), illustre l'impasse dans laquelle se trouvent la majorité des grandes chaînes hôtelières. Une fois les contraintes de rentabilité, de sécurité, de durabilité des matériaux et d'image de la marque respectées, l'hôtelier franchisé n'a plus guère de marge de manoeuvre en matière d'innovation. Et l'architecte, quand il intervient, joue sur la façade, au mieux pénètre dans le hall et organise les circulations, pour s'arrêter au seuil de la porte de la chambre. Pas de révolution à attendre dans ces espaces identiques, calculés au «chausse-pied» pour coller aux exigences du marketing. Reste «l'évolution». Pour pallier l'effet d'anonymat que la standardisation de la «boîte à dormir» commence à produire sur le voyageur, les chaînes se penchent sur une personnalisation des espaces. Sans aller jusqu'au scénario futuriste de