Débarrassés des scories de questionnements sur l'époque, les
créateurs de mode se sont enfin recentrés sur leur travail à proprement parler pour coller au plus près des aspirations quotidiennes. Plus soucieux de l'avenir du vêtement que de celui du temps, les stylistes ont opéré un salutaire repli sur soie et autres matières. Les collections de prêt-à-porter qui viennent de s'achever vendredi dernier apparaissent donc comme une corne d'abondance d'inventivités. De là, le commentaire enthousiaste de l'International Herald Tribune, qui constate avec bonheur que la silhouette linéaire et les formes simples avec l'accent sur les coupes, les textures et les tissus innovants ont montré «une saison commencée sur un puissant pas de charge». De quoi rassurer largement une profession fébrile à l'idée de voir Londres, Milan, même New York damer le pion à Paris, qui ne peut, une fois de plus, que s'enorgueillir de la participation ingénieuse des créateurs japonais. Exit également les problèmes d'école ou de style. L'esprit minimaliste est définitivement enterré hormis chez Rabanne qui, du fond de ses années 70, prophétise un peu prématurément un retour à l'avant-garde! au profit d'un baroquisme assumé avec plus ou moins de brio. Grandiose chez Lacroix, la référence baroque vire au kitsch burlesque chez Galliano où seule la scénographie sardanapalesque vient sauver une mode caricaturale à base de clichés 1940. Chez les autres, c'est véritablement la tendance hypocoristique qui triomp