Strasbourg, correspondance.
«Chacun travaille un petit peu. Comme cela, il y a moins de chômage. Je ne peux pas rester chez moi à ne rien faire. Je ne serais pas heureuse. J'ai tout fait: ouvrière à l'usine de chocolat, des ménages dans les bureaux, dans les banques, partout. J'étais surveillante à l'école. Parlant l'arabe, j'aidais les maîtres et le directeur avec les élèves immigrés.» Fatima, 55 ans, divorcée et mère de huit enfants, est employée depuis un an par la régie de quartier de la ZUP nord de Blois. «Je suis heureuse. Tous mes enfants, les garçons comme les filles, ont réussi et ont un travail.» Originaire de Mostaganem, en Algérie, installée à Blois depuis trente ans, elle fait aujourd'hui le ménage des parties communes de plusieurs immeubles de sa cité. Un mi-temps qui lui rapporte 2.500 francs par mois, avec lequel elle assure se débrouiller pour payer aussi bien son loyer que sa nourriture. «Seule à la maison, sans les enfants, je m'ennuie. Avec ce travail, on se rend utile. On discute avec tout le monde, Européens et Maghrébins, dans les escaliers. On est fière que cela marche. Ça apporte la tranquillité dans la cité. C'est ça que j'adore. En plus, je ne travaille pas loin de chez moi.»
Fatima est l'une des quelque 4.000 participants réunis tout au long du week-end à Strasbourg à l'occasion des IIe Rencontres européennes des régies de quartier. La première régie, baptisée à l'époque Régie technique, a vu le jour dans le quartier de l'Alma-gare à Roubaix, à l'