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Libération

Le vaccin contre le sida ne se laisse pas attraper. Les chercheurs étudient le système immunitaire des séropositifs déclarés il y a plus de dix ans.

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publié le 26 octobre 1995 à 8h47

En matière de sida, les années se suivent et se ressemblent parfois

un peu trop. Le dixième colloque des Cent Gardes, qui vient de rassembler à Marnes-La-Coquette (Hauts-de-Seine) les plus éminents spécialistes internationaux du sida, a difficilement échappé au pessimisme qu'affichent désormais, sans aucun complexe, sidologues et rétrovirologues. «Il est clair aujourd'hui qu'on n'est pas parti dans quelque chose qui va se régler dans quatre ou cinq ans. Est-ce qu'on va pouvoir faire un vaccin? Est-ce qu'on va pouvoir développer des antiviraux?», a notamment déclaré Jean-Paul Lévy le directeur de l'agence nationale de recherches sur le sida, évoquant ce vaccin que personne n'arrive à mettre au point.

Les chercheurs, cependant, ne manquent jamais d'ajouter qu'«on connaît de mieux en mieux le virus», et que cette compréhension devrait logiquement déboucher sur une meilleure prise en charge des malades et, éventuellement, en l'an 2000 sur les premiers essais d'un vaccin sur l'homme. Au rang des bonnes nouvelles, on trouvera pêle-mêle, le tournant indéniable que représentent les essais thérapeutiques qui démontrent, pour la première fois, la supériorité des associations d'antiviraux sur l'AZT seul. On remarquera aussi qu'il existe des pays où, grâce aux efforts de prévention, l'incidence de l'épidémie est en train de régresser. C'est, en particulier, le cas de la Thaïlande.

«On a trop tendance à dire que la prévention ne marche pas», a regretté Marc Girard, de l'Institut Pasteur, u