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Libération

Gays alsaciens et gendarmes tentent le dialogue. Aides Alsace a organisé une journée de discussions pour chercher une issue à un conflit ouvert.

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publié le 30 octobre 1995 à 8h50

Strasbourg, de notre correspondant

«L a gendarmerie est ouverte au dialogue. Je suis là pour écouter mais aussi pour rappeler que l'action des gendarmes est dictée par la loi», a souligné mercredi dernier, à Strasbourg, le commandant Sarasin, responsable du groupement de gendarmerie du Bas-Rhin. Il participait à la journée organisée par l'association Aides Alsace sur le thème: «Les autorités chargées du maintien de l'ordre et la prévention du VIH sur les lieux extérieurs», derrière lequel se cache un contentieux de plusieurs mois entre la police nationale, et, surtout, la gendarmerie, et le milieu homosexuel strasbourgeois. Au point que de nombreux gays accusent les forces de l'ordre d'homophobie et d'acharnement policier à leur encontre. Le thème a beau être un peu général, une réunion de ce type est quand même une première du genre.

Le conflit, depuis près de deux ans, s'est cristallisé autour de la gravière de la Wantzenau, un plan d'eau le long du Rhin, au nord de l'agglomération strasbourgeoise, lieu de rencontre gay. Aides Alsace accumule depuis longtemps des témoignages, dénonçant le zèle des gendarmes locaux et de fréquents dérapages, comme la prise de photos de ceux qui fréquentent l'endroit, ou des appels téléphoniques intempestifs aux épouses ou aux employeurs. «J'ai été contrôlé par les gendarmes alors que je discutais avec un ami sur la route qui mène aux gravières du port au pétrole de Strasbourg», rapporte un témoignage écrit en date du 6 août 1994. «Ils m'ont