Les pouvoirs publics vont-ils réformer le code de la route afin de
punir les auteurs d'accidents sous l'emprise d'une drogue ou d'un médicament? C'est ce que demande un groupe d'experts (1), auteur d'un livre blanc intitulé «Sécurité routière, drogues licites ou illicites et médicaments». Ce rapport, symboliquement rendu public hier, à la veille du plus meurtrier des week-ends routiers de l'année, présente un état des lieux très complet de la situation internationale. Si ses conclusions ne sont pas enterrées, les contrôles routiers pourraient concerner aussi bien les consommateurs de drogues licites (alcool et médicaments) que ceux de drogues illégales (cannabis, héroïne, cocaïne, etc.).
En France, 2.500 personnes meurent chaque année dans un accident de la route lié, d'une manière ou d'une autre, à la consommation d'alcool. C'est moins qu'il y a quinze ans, mais l'alcool reste le pricipipal responsable des accidents mortels (près d'un tiers). Malgré la consommation croissante de Prozac, Lexomil et autres psychotropes, malgré les millions de fumeurs de cannabis, l'alcool est le seul à faire l'objet de sanctions et de mesures dissuasives. La situation actuelle est donc paradoxale. L'objet du rapport est donc d'adapter la législation à la situation, comme l'ont déjà fait de nombreux pays européens. Une tâche parfois compliquée puisqu'elle doit faire coexister le respect des libertés individuelles et l'exigence de sécurité. L'originalité du livre blanc est donc de mêler drogu