«N'ayez pas peur de la morphine et apprenez à l'utiliser. Ce n'est
pas très compliqué.» Tel est sans doute le message le plus marquant que contient le rapport (1) de l'Andem -Agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale- sur ce sujet très à la mode qu'est le traitement de la douleur. L'Andem, qui a planché pendant deux ans sur un des aspects les plus aigus de la question (la douleur des cancéreux et des sidéens) ne se contente pas, en effet, d'adresser de vagues injonctions aux médecins pour leur rappeler qu'ils ne doivent pas laisser souffrir leurs patients, comme l'a fait tout récemment le Conseil de l'Ordre.
Conscient que l'enseignement sur la douleur est encore très insuffisant et que la morphine, qui reste le roi des antidouleurs fait peur à tout le monde, l'Andem reprend le problème à la racine du mal. «Accrochez vous, traitez vos malades bille en tête» conseille en substance l'Andem qui s'apprête à mettre ce document à la disposition des 60 000 médecins généralistes français. Le document, élaboré avec l'aide de nombreux généralistes, est donc destiné à les aider et à les décomplexer. Il est cependant assez accessible pour que le public, confronté à ce genre de problèmes, y trouve aussi de précieuses informations sur la douleur et ses traitements. De nombreuses études françaises et étrangères montrent que, dans 30% à 80% des cas, les douleurs des cancéreux ne sont pas soulagées. Le problème est d'importance, vu la fréquence de la maladie et des douleu