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Libération

Louis Féraud quitte l'aiguille pour le pinceau. Après quarante ans de mode, le couturier-homme d'affaires confie sa maison à sa fille.

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publié le 17 novembre 1995 à 10h10

Il fait partie des grands classiques de la couture française dans le

monde, mais à 75 ans, Louis Féraud, après quarante ans de mode, a décidé de jeter le dé et de quitter sa maison. Pratique plutôt inhabituelle dans le milieu de la mode, c'est sa fille Kiki, une quarantaine d'années, qui devrait reprendre les rênes de la maison. Les histoires de famille ont en fait toujours été présentes dans l'histoire de la maison Féraud: le couturier, bien que divorcé de son épouse Zizi, en a fait sa collaboratrice la plus proche. Soucieux de sa santé, il va désormais se consacrer à sa passion, la peinture, qui lui a valu une exposition au Grand Palais, à Paris, après des succès notables à New York et Tokyo. Pourtant, rien ne déplaît plus à Louis Féraud que le terme d'artiste. «Le mot créateur me gêne un peu», aime-t-il à répéter, préférant le terme d'homme d'affaires, manière de se rapprocher de l'autre illustre créateur des années 60, son voisin dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, Pierre Cardin. Avec lui, il partage une tendance à sculpter un personnage: «Je suis un très bon peintre(...) J'aime bien qu'on me flatte... un petit peu.»

Mais l'histoire de Louis Féraud n'est pas celle d'un Rastignac qui a révolutionné la mode. Sa notoriété foudroyante du début des années 60, il la doit surtout à une approche commerciale innovante: robes de prêt-à-porter de luxe vendues au quart du prix des autres (Dior, Paquin) et surtout une technique du sur mesure avec essayage unique. Aujourd'hui, son im