Après des années de sommeil, la lutte pour les droits des femmes
retrouve le chemin de la rue. L'apparition des commandos anti-IVG, l'évocation d'un salaire pour les mères au foyer, l'aggravation du chômage et de l'emploi précaire sont autant de signaux d'alerte pour les féministes. Parmi elles, une poignée de jeunes, âgées de 20 à 30 ans, ont créé leurs propres structures pour reprendre le flambeau, en traçant le même sillon que leurs aînées ou bien en inventant une autre façon de militer.
Commission antisexiste de Nanterre Quand Sarah, Capucine, Aurélie et d'autres ont créé, en janvier dernier, la commission anti sexiste de la fac de Nanterre, au sein du syndicat étudiant Unef-ID (1), on les a regardées d'un air étonné, voire agacé. «Même des filles n'ont pas compris, soupire Aurélie, 21 ans. Pour beaucoup, il n'y avait plus rien à faire.» Malgré l'incompréhension, elles ont tenu bon. Leurs réunions sont ouvertes à toutes et à tous, mais ils les laissent toujours entre elles. «Collectivement, on peut changer, s'affirmer, avoir moins peur», explique Aurélie. Elles sont donc allées tenir tête aux manifestants anti avortement à la clinique Orderner à Paris, elles informent les étudiants sur le planning familial, l'IVG... Réaffirmer ses droits, c'est aussi, pour la dizaine de militantes de la commission, réagir aux images sexistes. Quand une affiche à la fac vante les promesses d'une soirée avec une donzelle aguicheuse sur un plateau, elles placardent un bandeau rappelant que