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Libération

A Strasbourg, le tram crée l'inflation. Après un an de service, les loyers s'envolent tout au long de la ligne.

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publié le 27 novembre 1995 à 9h55

Strasbourg, correspondance

U n million de kilomètres après son inauguration, le tramway de Strasbourg a fêté hier son premier anniversaire en pulvérisant les prévisions les plus optimistes. Les 8,2 kilomètres de la ligne, qui relient les faubourgs ouest au sud de l'agglomération via le centre-ville, ont véhiculé en un an 14 millions de passagers, 20% de plus que les prévisions. L'enjeu électoral des municipales de 1989 qui ont porté à la mairie Catherine Trautmann, porteuse du projet, s'est transformé en vitrine de la modernité de Strasbourg. C'est un succès populaire et médiatique, qui a des répercussions économiques non négligeables. Ainsi le tram a attiré en un an 120 délégations d'élus, entreprises de transports, associations, accourues de France ou de l'étranger pour admirer le bébé. Le succès financier est au rendez-vous, au point de prendre un tour quelque peu spéculatif. «Les commerces directement desservis affichent une très nette hausse de leur chiffre d'affaires», assure Yves Noblet, directeur associé du cabinet Auguste Thouard, société de conseiller en immobilier commercial et d'affaires. «Pour les grandes entreprises, la proximité du tramway est désormais une condition sine qua non de leur cahier des charges», ajoute-t-il. Ainsi la Caisse de retraite interprofessionnelle a accepté de quitter le centre-ville pour 2.000 mètres carrés de bureau à Hautepierre, un quartier à la réputation pourtant sensible, uniquement parce que son personnel pouvait bénéficier du tr