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Libération

L'absence de transports rend les employeurs cléments. Les entreprises franciliennes sont rodées aux retards.

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publié le 27 novembre 1995 à 9h55

Les transports en commun sont capricieux ces jours-ci. Le trafic est

perturbé à la SNCF depuis vendredi, et il n'est pas sûr qu'il revienne à la normale ce matin (lire page 2). La période est propice aux retards et aux absences. Les entreprises, dans leur grande majorité, l'ont cependant intégré. Surtout en Ile-de-France où des millions de salariés sont tributaires du bon fonctionnement des trains pour se rendre à leur travail. «On ne sanctionne pas et on licencie encore moins quelqu'un pour train ou bus défaillant, explique un avocat, spécialiste du droit du travail. Surtout un jour de grève. Evidemment, s'il est victime sur sa ligne de la loi des séries, mieux vaut qu'il demande une attestation de la SNCF ou de la RATP. Son chef n'est pas non plus tenu de le croire sur parole.» Preuve de la clémence des employeurs en cas d'interruption de trafic, la quasi-absence de litiges liés à cette question. La cour d'appel de Paris a une seule fois, en 1972, approuvé un licenciement pour faute grave consécutif à une grève des transports. L'intéressé n'avait pas voulu emprunter le car de ramassage prévu en remplacement par son entreprise. Quelques avocats évoquent des histoires similaires: «Une fois, raconte l'un d'eux, j'ai eu à défendre un client, absent un jour de grève des trains, alors que les autres jours il prenait sa voiture.» Un autre se souvient d'avoir plaidé pour une danseuse dont la troupe devait partir en tournée en Russie, et qui avait raté l'avion faute de RER. «Je me