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Libération

Combattre l'ecstasy par la rave. La prévention s'amplifie sur les lieux mêmes de consommation.

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publié le 28 novembre 1995 à 9h53

On estime à 10.000 le nombre de jeunes qui, en région parisienne,

participent tous les week-ends aux raves, grands raouts techno. Tous ne consomment pas d'ecstasy, mais cette drogue y pose suffisamment de problèmes pour alerter des organismes comme Médecins du monde ou l'association de ravers Techno Plus. L'un et l'autre ont décidé d'amplifier leurs actions de prévention sur les lieux mêmes des soirées.

Le 18 octobre, Techno Plus a tenu son premier stand de prévention dans le cadre de la rave «Doom» à Champs-sur-Marne. Des médecins, un psychiatre, des infirmiers, des éducateurs et des bénévoles de l'association donnèrent des conseils médicaux et psychologiques sur les substances toxiques. «Nous nous sommes également occupés de personnes prises de malaise en les massant et en leur donnant à manger et à boire», explique Thierry Charlois, président de Techno Plus. L'association pousse d'ailleurs les organisateurs des soirées à mettre systématiquement en place des «chill out», lieux confortables et reposants où les ravers peuvent se restaurer. Le phénomène de l'X, comme disent les ravers, prend une telle ampleur que la direction générale de la police nationale (DGPN) lui a consacré en janvier 1995 un rapport intitulé «Les soirées raves: des situations à haut risques». «Il est depuis longtemps établi, note le rapport, que [les raves] sont des points de vente et de consommation de stupéfiants (...) dans des conditions de sécurité et de salubrité souvent précaires ou inexistantes.»