Partager ses reins avec son mari est, en matière de greffes, la nouvelle mode aux Etats-Unis. Plusieurs milliers de greffés du rein vivent aujourd'hui avec un organe prélevé sur leur conjoint vivant. Les résultats de ces transplantations étant particulièrement satisfaisants, quelques spécialistes français croient y voir un remède à la pénurie d'organes et se demandent s'il ne faudrait pas modifier notre législation, qui réserve ces greffes aux cas d'urgence.
La greffe de reins est un traitement courant sinon banal de l'insuffisance rénale grave. Pour les reins, comme pour les autres organes, la baisse des dons constitue l'obstacle majeur à la transplantation. Le prélèvement d'un rein sur un donneur vivant, en tant qu'alternative à cette pénurie, s'est progressivement installé aux Etats- Unis, où 27% des reins greffés (mais 4% en France) proviennent de donneurs vivants. Ces donneurs sont généralement choisis dans la famille du malade afin de retrouver des traits immunitaires communs au donneur et au receveur et de réduire les phénomènes de rejet. Depuis quelques années, les greffes entre époux sont encouragées aux Etats-Unis, où elles représentent 5% des greffes du rein, la majorité des dons se faisant dans le sens femme-mari. «Les époux représentent une nouvelle source potentielle de reins», lit-on dans le New England Journal of Medicine (1), qui croit pouvoir évaluer à 12.000 le nombre des époux qui offriraient éventuellement un rein à leur conjoint en attente d'une greff